L’identitovigilance : « Pour être bien soigné, je dois être bien identifié »

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Identitovigilance

Retard de prise en charge, attribution d’un diagnostic au mauvais patient, échange d’informations erronées… Encore trop de nombreux cas d’identifications inexactes surviennent, avec des conséquences parfois graves sur le parcours de soins des patients et leur état de santé. La bonne identification d’un patient est un facteur clé pour la qualité et la sécurité de ses soins.

L’identitovigilance vise à fiabiliser l'identification des patients et sécuriser leurs données de santé.

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Entre l’identité officielle de l’état civil, celle employée dans la vie de tous les jours et celle qui figure sur les documents d’Assurance maladie, il y a parfois des différences qui expliquent qu’un même patient puisse être identifié différemment par chacun des multiples acteurs de son parcours de santé. Faute d’appliquer des règles communes d’identification, il est impossible de garantir la qualité des informations médicales partagées sur le patient ni, par conséquent, la sécurité de sa prise en charge.

L’identitovigilance est un système de surveillance et de gestion des risques liés à l’identification des patients. Elle est requise pour tout échange de données de santé entre professionnels tout au long de la prise en charge de la personne.

Une erreur d’identité favorise le risque d’erreur médicale. Par conséquent, il est important pour l’usager de :

  • présenter sa pièce d’identité et sa carte vitale à chaque rendez-vous de soins
  • vérifier son identité sur tous les documents de santé qui lui sont remis
  • ne pas utiliser l’identité d’une autre personne

Depuis 2015, l’ARS La Réunion, avec le GCS TESIS et les professionnels de santé déploient une politique forte en matière d’identitovigilance.

Parmi les actions réalisées :

  • Mise en place d’un Collège régional d’identitovigilance (CRIV) et d’une Cellule opérationnelle d’identitovigilance (CORIV)
  • Co-construction d’outils régionaux d’identitovigilance, permettant l’échange et le partage des données de santé, en prévenant les risques d’erreur de patient, au service des usagers et des professionnels de santé de La Réunion (charte des bonnes pratiques sur l’identification, charte de rapprochement pour identifier le patient, référentiel régional d’identités…)
  • 2017-2018 : alimentation du serveur régional d’identité par les établissements de santé, mise en place d’un accompagnement spécifique des établissements lors de leur raccordement au serveur régional d’identité (formation des professionnels, mise à disposition de supports de communication, évaluation et amélioration continue de la qualité des identités locales)
  • 2019-2020 : déploiement en région et mutualisation des expériences au national :
    • alimentation du serveur régional d’identité par 9 établissements (hôpitaux, cliniques, centre de réadaptation, cabinets de radiologie),
    • sensibilisation à l’identitovigilance de tous les acteurs de santé et du grand public (articles sur masante.re et le blog du GCS TESIS, newsletter pour le réseau régional d’identitovigilance, webinaires, flyers, affiches, …)
    • participation active de La Réunion aux travaux nationaux sur l’Identifiant National de Santé (INS)

En 2021, cet élan s’est accompagné de l’utilisation obligatoire d’un identifiant unique pour chaque patient : l’identifiant national de santé (INS). Cette identité INS vise à ce que chaque usager soit identifié de la même façon, sur l’ensemble du territoire français et par l’ensemble des professionnels qui le prennent en charge.

Quelles sont les erreurs les plus courantes en matière d’identitovigilance ?

Il existe encore des erreurs qui entravent la bonne qualité et la sécurité des soins. Voici deux exemples qui peuvent avoir lieu :

  • L’erreur d’identité : exemple avec un patient appelé Jean-Marie Rivière né le 12 aout 1939 à Saint-Benoît et confondu avec le patient Jean-Marie Rivière né le 12 juin 1955 à Saint-Denis.
    Les deux patients portent le même nom. Les données de santé de M. Rivière né à Saint-Benoît sont rattachées à M. Rivière né à Saint-Denis. La vérification d’identité n’a pas été complète. De mauvaises informations sont rattachées au mauvais patient. Les risques sont élevés pour la santé du patient.
  • Une usurpation d’identité : un médecin généraliste consulte un nouveau patient, M. Hoarau. Après la consultation, le patient remet sa carte vitale. Le médecin adresse ensuite le compte-rendu de la consultation au dossier médical partagé (DMP) correspondant à la carte vitale donnée par le patient. Toutefois, M. Hoarau, non assuré social, a usurpé l’identité d’un ami. Le compte-rendu est adressé au DMP qui correspond à la carte vitale et non au patient ayant consulté le médecin. Là encore, les risques sont importants, avec par exemple de prendre des décisions sur de mauvaises informations (celles concernant l’autre patient).
     

Comment assurer la bonne identification des usagers à toutes les étapes de leur prise en charge ?

Des mesures sont déployées pour assurer la bonne identification de tout patient à toutes les étapes de leur prise en charge (cabinets de ville, établissements de santé, structures médico-sociales).

Les professionnels de santé libéraux (médecin, spécialiste…) doivent opérer une vérification de l’identité des patients en consultant une pièce d’identité afin de s’assurer qu’elle corresponde à la carte vitale. Après cette première vérification, le professionnel confirme l’identité avec les téléservices de l’Assurance Maladie. Pour les patients réguliers, ces opérations ne sont faites qu’une seule fois.

En établissement de santé, la vérification des identités des patients est renforcée aux bureaux des entrées et sont mise en place des procédures de qualification et de vérification de l’identité du patient tout au long de la prise en charge et notamment avant chirurgie.

L’identitovigilance : kossasa ?

L’identitovigilance : être bien identifié, comment faire ?