Qualité de l’air intérieur: Monoxyde de carbone

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visuel Monoxyde de carbone

L’hiver austral est propice à l’utilisation de matériels de chauffage qui peuvent être à l’origine d’intoxications graves au monoxyde de carbone. Pour éviter le risque d'intoxication au monoxyde de carbone, qui peut être mortel, l’ARS appelle donc à la vigilance.

En France, chaque année, le monoxyde de carbone cause près d’une centaine de décès.

En 2020 à la Réunion, 24 personnes ont été prises en charge dans un service d’urgences pour une intoxication au monoxyde de carbone. 

Les enquêtes environnementales conduites par l’ARS à La Réunion, pour les cas d’intoxication qui lui ont été signalés, ont pu mettre en évidence les principales causes suivantes :

  • un dysfonctionnement de chauffe-eau à gaz, couplé à une ventilation insuffisante du local, dans 50 % des cas,
  • une utilisation inappropriée d'un barbecue ou d'un brasero en chauffage d'appoint dans 20 % des cas,
  • une utilisation d'un groupe électrogène dans un local contigu à l'habitation, sans conduit d'évacuation des gaz d'échappement vers l'extérieur dans 9% des cas.

* Une attention particulière doit être portée sur l’utilisation des groupes électrogènes lors de la saison cyclonique (lors du passage du cyclone Bejisa en 2014, 7 personnes ont été intoxiquées au CO). Il est ainsi recommandé de ne jamais les installer dans un lieu fermé (maison, cave, garage…) et de les placer systématiquement à l’extérieur.

Un gaz asphyxiant très toxique

En l’absence de conduit d’évacuation des produits de combustion vers l’extérieur, le monoxyde de carbone peut s’accumuler dans l’air ambiant et provoquer une intoxication plus ou moins grave suivant la concentration atteinte et la durée d’exposition. Le risque est d’autant plus élevé si le local présente des défauts de ventilation.

Le CO agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui prend la place de l’oxygène dans le sang. Il peut s’avérer mortel en moins d’une heure. 

Symptômes

On distingue 2 types d’intoxication suivant la concentration en CO de l’air ambiant : 

  • L’intoxication faible ou chronique :
    Elle se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale et de la fatigue. Elle est lente et les symptômes de cette intoxication peuvent ne pas se manifester immédiatement.
  • L’intoxication aigüe :
    Elle est plus rapide et entraîne des vertiges, des troubles du comportement, des pertes de connaissance, le coma ou le décès.

Les séquelles

Des troubles neurologiques peuvent apparaître immédiatement après l’intoxication ou après un intervalle variant de quelques jours à 3/4 semaines, c’est ce qu’on appelle le syndrome post-intervallaire.
Ces accidents peuvent laisser des séquelles neurologiques et cardiaques à vie.

Pour éviter le risque d’intoxication mortelle, il est impératif de suivre les recommandations suivantes :

  • Faites vérifier chaque année vos installations par un professionnel :
    • chauffe-eau et chauffe-bains,
    • chaudières,
    • cheminées,
    • inserts et poêles,
    • conduits d’aération
  • Faites effectuer un ramonage mécanique de vos conduits et cheminées au moins une fois par an
  • Aérez votre logement et ne bouchez jamais les entrées d’air
  • N’installez jamais de chauffe-eau à gaz dans une salle d’eau ou une salle de bains
  • N’installez jamais un groupe électrogène dans un lieu fermé (maison, cave, garage…) ; Il doit être impérativement placé à l’extérieur des bâtiments
  • N’utilisez jamais pour vous chauffer des appareils non destinés à cet usage :
    • réchauds de campings,
    • braséros,
    • barbecues,
    • fours,
    • etc.

En cas d’apparition de symptômes d’intoxication, il est recommandé d’aérer les locaux, d’arrêter si possible les appareils à combustion, d’évacuer les lieux et d’appeler les secours en composant le 15, le 18 ou encore le 112.

Le service Santé-Environnement de l’ARS est chargé d’une enquête suite à une intoxication au CO, en vue d’en identifier la cause et de supprimer les risques d’un nouvel incident.