
Compte tenu de ces chiffres et du vieillissement de la population, le nombre de cas annuel est appelé à augmenter. Face à cet enjeu de santé publique, l’ARS La Réunion et l’Assurance Maladie se mobilisent pour sensibiliser la population réunionnaise à l’importance du dépistage régulier. Détecté tôt, ce cancer guérit dans 9 cas sur 10. Notre ambition est claire : faire du dépistage un réflexe, afin de sauver davantage de vies et de réduire les inégalités territoriales.
Les chiffres
- 1ère cause de décès par cancer chez la femme ;
- Une femme sur 8 sera concernée au cours de sa vie ;
- À La Réunion :
- 1 700 femmes actuellement en soins actifs pour un cancer du sein ;
- 2 900 femmes suivies en surveillance ;
- 84 décès par an, avec une survie moyenne à 5 ans encore inférieure à celle observée en métropole (81 % vs 88 %)1 ;
- âge moyen d’entrée en ADL 57 ans à La Réunion :
30% des nouvelles ALD (affection de longue durée) « cancer du sein » concernent des femmes de moins de 50 ans ;
60% de ces ALD concernent des femmes entre 50 et 74 ans, il s’agit de la classe d’âge la plus touchée ;
10% de ces ALD concernent des femmes de 75 ans et plus.
Les composantes de la lutte contre le cancer du sein
Les différentes composantes de la lutte contre le cancer du sein peuvent être ainsi schématisées :

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle : il résulte de l’interaction entre des facteurs non modifiables (le sexe féminin, l’âge, les antécédents familiaux, les prédispositions génétiques BRCA1/2) et des facteurs liés au mode de vie, sur lesquels il est possible d’agir (surpoids, obésité, alimentation déséquilibrée, consommation d’alcool et de tabac, manque d’activité physique).
Prévenir en amont : la prévention primaire
La prévention primaire vise à réduire l’exposition aux facteurs de risque évitables.
À La Réunion, cette démarche s’appuie notamment sur le Programme Réunionnais Nutrition, Diabète et Obésité (PRNDO), actuellement en cours d’élaboration par l’ARS, dans les suites du précédent Programme Réunionnais Nutrition Diabète (PRND). Il s’agit de promouvoir une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’une activité physique et la réduction des consommations nocives (alcool, tabac).
Détecter tôt : la prévention secondaire
En fonction du niveau de risque, la meilleure arme reste le dépistage.
Le dépistage individuel : proposé par le médecin traitant ou le gynécologue, adapté aux femmes présentant un risque élevé (antécédents familiaux, mutation génétique, etc.). Cet axe de prévention personnalisée est un levier fort de la feuille de route régionale cancer. A ce titre, le programme « Interception’ », mené par l’Institut Gustave-Roussy dans le cadre d’une dynamique nationale, est en discussion pour une expérimentation à La Réunion, en partenariat avec le CHU ;
Le dépistage organisé : destiné aux femmes de 50 à 74 ans sans risque particulier, il offre une couverture de population large et homogène, gratuite et de qualité contrôlée.
Ces deux modalités sont complémentaires et répondent à un même objectif : réduire la mortalité par cancer du sein en détectant la maladie à un stade précoce.
Le dépistage organisé du cancer du sein s’inscrit dans le cadre d’un programme national. Il est recommandé tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans, sans facteur de risque personnel ni familial.
Ce dépistage organisé repose sur la double particularité suivante, dictée par le cahier des charges national :
Mammographie prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, sans avance de frais ;
Lecture systématique des clichés en deux temps par deux radiologues différents, et dont l’organisation incombe, à La Réunion, à CapOnco Réunion.
Les femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein bénéficient d’un suivi adapté à leur situation individuelle, en lien avec leur médecin traitant.
Pourquoi convaincre les femmes à y participer ?
Plus tôt détecté, le traitement sera moins lourd, avec moins d’effets secondaires, et surtout avec de meilleures chances de guérison. Ainsi, un cancer du sein détecté précocement, au stade infra-clinique, conduit à une survie à 5 ans à 90%. A un stade tardif de découverte de la maladie, le taux de survie à 5 ans se réduit à moins de 30%.
Offre actuelle, assurée exclusivement par les cabinets d’imagerie médicale
13 cabinets de radiologie agréés participent au dépistage organisé (11 avec prise de rendez-vous en ligne) ;
Délai moyen de RDV : 22 jours (1 à 35 jours selon les sites) ;
Octobre Rose, un défi collectif à La Réunion
A La Réunion, le cancer du sein reste un défi collectif, en raison :
D’une participation insuffisante des femmes de La Réunion au dépistage du cancer du sein. En dépistage organisé et individuel, le taux de recours au dépistage est de 44% au 31/08/2025, pour un objectif cible national à 70% ;
D’une participation inégale sur le territoire. Ainsi, la part de femmes n’ayant pas fait leur mammographie de dépistage varie selon leurs communes de domiciliation.
Face à ces inégalités territoriales, l’ARS engage une étude de faisabilité en vue de déployer un dispositif mobile de dépistage. L’objectif est de développer une logique d’aller-vers, en rapprochant l’offre de dépistage des femmes, notamment celles rencontrant des difficultés de mobilité, afin de leur faciliter l’accès aux mammographies.
Comment vous faire dépister à La Réunion ?
L’Assurance Maladie envoie une invitation par courrier ou sur l’espace Ameli personnel à toutes les femmes éligibles pour effectuer une mammographie de dépistage du cancer du sein. Il convient de la présenter au cabinet de radiologie lors de votre rdv.

- Pour les assurées sans compte Ameli:
- Parcours d’invitation et relance avec envois papiers
- Sur demande de l’assurée, réédition des invitations auprès de la CGSS au 3646.
Offre publique à venir
Une offre publique de dépistage du cancer du sein sera prochainement disponible, conformément aux orientations de la feuille de route de lutte contre les cancers à La Réunion :
Au Centre hospitalier Ouest Réunion (CHOR) : développement, début 2026, d’une offre de mammographie de dépistage et de diagnostic, par l’acquisition d’un mammographe numérique de dernière génération, afin de réduire les délais d’accès dans la zone Ouest ;
Au site Sud du CHU de La Réunion : déploiement d’une offre de dépistage individuel dans le cadre de la prévention personnalisée et d’une offre de diagnostic rapide pour les femmes adressées par gynécologues et médecins de ville pour exploration des anomalies repérées à la mammographie.
Le dépistage du cancer du sein n’est pas une option : c’est une chance et une responsabilité collective.
À La Réunion, le l’offre de dépistage est accessible et prise en charge. Détecté tôt, un cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10. Faisons du ruban rose bien plus qu’un symbole : une habitude de santé pour toutes les femmes.