Prévention - Des pathologies chroniques évitables par la mobilisation de tous

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Agir pour la santé des Réunionnais, c’est réduire les risques en créant des environnements favorables à la santé et en incitant les personnes à adopter de bonnes habitudes de vie. Pour répondre à cet objectif, l’ARS La Réunion mène une politique de prévention et de promotion de la santé, en association avec les différents acteurs et institutions partenaires.

Un état de santé de la population préoccupant

L’état de santé de la population réunionnaise présente des caractéristiques préoccupantes, avec des indicateurs sanitaires plus dégradés qu’en métropole :

Les indicateurs de mortalité

On constate une espérance de vie inférieure de plus de 2 ans pour les Réunionnais en comparaison avec la métropole.

Les décès prématurés (avant 65 ans) représentent près du tiers des décès et le taux de décès prématurés évitables (car liés à des causes accessibles à la prévention) est beaucoup plus élevés qu’en métropole (272/100 000 habitants à La Réunion contre 234/100 000 habitants en métropole).

Ceci concerne tout particulièrement les décès liés au diabète, en proportion double à La Réunion par rapport à la métropole, ou encore ceux causés par les pathologies cardio-vasculaires ou liés au tabac et à l’alcool sont plus élevés qu’en métropole.
 

Les indicateurs de morbidité

Près de 180 000 personnes bénéficient d’une reconnaissance d’affection de longue durée (ALD) par l’Assurance maladie, avec parmi les principales causes :

  • le diabète, pour plus de 79 000 patients (soit une part de la population affectée, c’est à dire la prévalence, double de celle de métropole),
  • les maladies cardio-vasculaires,
  • les cancers,
  • l’insuffisance rénale chronique.

Ces pathologies chroniques sont à l’origine de complications invalidantes, altérant la qualité de vie des patients et générant un recours aux soins conséquent. Il existe des disparités sociales et territoriales de mortalité et morbidité.

Les principales pathologies chroniques affectant la santé des réunionnais sont la conséquence de facteurs de risque connus et communs : obésité, sédentarité, hypertension artérielle, addictions au tabac ou à l’alcool.

Comprendre le lien entre les facteurs individuels et collectifs et les pathologies chroniques permet d’orienter la politique de prévention déployée par l’ARS dans l’île.

Une stratégie de prévention articulée autour de trois axes 

Prenant appui sur le diagnostic régional des besoins en santé, l’ARS La Réunion structure sa stratégie de prévention et de promotion de la santé selon 3 axes :

  • développer des programmes de prévention par territoire, pour plus de proximité avec la population,
  • lancer des appels à projets thématiques sur les priorités de santé de La Réunion, afin de susciter des projets de qualité fondés sur des données probantes (ayant déjà fait la preuve de leur efficacité) et soutenir l’adaptation des projets de prévention pour plus d’efficacité,
  • établir des partenariats avec les acteurs institutionnels portant des politiques publiques influant sur la santé ; la prévention et la promotion de la santé impliquent des acteurs hors du champ de la santé, intervenant sur les conditions de vie quotidienne des personnes, et leur capacité à ’adopter des comportements favorables à leur santé.

Une politique de prévention dynamique, initiée par l’ARS avec les partenaires 

L’organisation de l’offre de prévention s’est notamment traduite par une large diffusion de la stratégie régionale de Prévention et de Promotion de la santé et la mise en place d’un calendrier annuel de dépôt des demandes de subvention et de commissions d’instruction.

En 2021, 246 projets instruits par l’ARS sur différentes thématiques ont fait l’objet d’un examen en commission d’instruction :

  • les appels à projet Santé mentale et Addictions, en lien avec le Rectorat,
  • l’appel à projet nutrition, co-instruit avec la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (DRAJES) et le Conseil régional,
  • l’appel à projet « Culture et Santé », co-instruit avec la Direction des Affaires Culturelles (DAC), le Conseil régional, le Conseil départemental et les représentants d’usagers et de patients.

165 projets ont été retenus pour un montant total de plus de 10 millions d’euros dans le domaine de la prévention et promotion de la santé, en 2021 et 2022.

Les enfants et les jeunes sont un public prioritaire en matière de prévention et de promotion de la santé, afin qu’ils puissent acquérir au plus tôt les aptitudes à préserver leur santé. Aussi, afin de mieux structurer et renforcer les actions de prévention en milieu scolaire, la convention de partenariat entre l’ARS et le Rectorat a été actualisée et signée fin 2021. Ainsi, l’ARS soutient, au travers des projets de cités éducatives, des actions de prévention nutritionnelle et des addictions, au Port pour la période 2020-2022, et prochainement sur quatre autres cités éducatives prévues dans l’île (Saint-Benoit, Saint-Louis, Saint-Pierre et Le Tampon).

De même, elle coordonne, avec le Rectorat et les formations des futurs professionnels de santé, le Service Sanitaire qui permet à chaque étudiant en santé de participer à l’organisation, la mise en œuvre et l’évaluation d’une action de promotion de la santé en milieu scolaire.

Parallèlement, l’Agence agit avec les communes par la signature des contrats locaux de santé (CLS), qui précisent les compétences communales mobilisées en faveur de la santé, et l’appui de l’ARS. La thématique diabète-nutrition figure parmi les axes prioritaires de prévention, avec la santé mentale, les addictions et la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées.

Par ailleurs, les nouveaux modes d’exercice coordonné des professionnels de santé libéraux, maisons de santé pluri-professionnelles (MSP) et communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), développent des projets de santé avec un volet prévention. L’ARS encourage les professionnels à mener des actions de promotion de la santé nutritionnelle et de dépistage du diabète.

Pour avoir un impact en population, la prévention doit être globale, accompagner les personnes dans leurs changements d’habitudes de vie, et pour cela faire évoluer les milieux de vie afin qu’ils offrent des conditions favorables à la santé.

Cet objectif ne pourra être atteint que par l’alliance des différents décideurs et la synergie des actions menées sur les territoires

Focus : Deux appels à projets lancés pour soutenir le déploiement d’actions

La nutrition et la lutte contre le diabète :

Compte tenu de l’importance du diabète à La Réunion, l’ARS a fixé une priorité forte sur cette thématique. En novembre 2020, une convention a été signée avec 13 partenaires institutionnels s’engageant collectivement dans la lutte contre le diabète, déclinée en plan réunionnais de nutrition et lutte contre le diabète (PRND).
Le PRND comporte un volet de prévention et de dépistage du diabète.

En 2021, l’ARS La Réunion, en partenariat avec la DRAJES, a lancé un premier appel à projets. En 2022, l’appel à projets est réédité avec deux partenaires, la DRAJES et le Conseil régional, pour un montant total de 500 000 €. La recherche de synergie des financeurs étant un axe important du PRND, d’autres partenaires institutionnels devraient rejoindre cet appel à projets en 2023.

Consultez l'appel à projet : Prévention et promotion de la santé nutritionnelle

Les addictions :

Chaque année, l’ARS publie un appel à projets pour la prévention des addictions pour un montant de 1 million d’euros. L’appel à projets cible les actions visant à :

  • éviter ou retarder l’entrée dans les consommations des adolescents,
  • aider les consommateurs de substances psychoactives, et notamment les plus précaires, à arrêter ou à diminuer leurs consommations (réduction des risques et des dommages),
  • accompagner les collectivités et particulièrement les communes dans la mise en œuvre d’une politique locale de prévention et de lutte contre les addictions,
  • accompagner les établissements de santé à devenir des lieux de santé sans tabac.

Depuis la mise en place de la feuille de route régionale de lutte contre les addictions en 2019, plus de 3 millions d’euros ont été alloués à des projets portés par des associations, des établissements de santé ou des communes

Pour la première fois en 2022, et pour une cohérence et une bonne articulation des actions, l’ARS La Réunion et la préfecture ont publié un appel à projets commun. Celui-ci a été étendu aux cyberaddictions (addictions à internet), phénomène touchant de plus en plus de jeunes, et qui s’est renforcé depuis la crise sanitaire.

Consultez l'appel à projets Préfecture - ARS : Prévention et lutte contre les addictions aux substances psychoactives et aux écrans